Comment traiter le glycol dans l’eau utilisée pour le dégivrage des avions?

En aéronautique, lors de gel et de précipitations avec une baisse de température, le dégivrage des aéronefs est crucial. Les particules de glace et de givre peuvent en effet paralyser les surfaces de contrôle (volets, ailerons…), il est aussi impératif de s’assurer que les entrées d’air des moteurs et les différents capteurs externes restent libres de glace ou de neige. C’est pourquoi le dégivrage doit être réalisé au niveau du sol car plus on monte en altitude, plus les températures baissent et l’efficacité du dégivrant aussi.

Le dégivrage se fait généralement en 2 temps. Premièrement, il y a pulvérisation d’un liquide de dégivrage à base de glycol pour dégivrer les appareils et retirer la neige. Ensuite il y a pulvérisation d’un liquide plus épais pour le dégivrage qui retardera la formation de la glace ou son accumulation grâce à sa texture plus épaisse. Ces 2 liquides sont composés d’éthylène glycol ou de propylène glycol. Une fois utilisé pour le déglacage d’un avion, le composé glycolé doit ensuite être dirigé vers un système de confinement (ex : bassin aéré) permettant de retenir le liquide, pour que celui-ci ne puisse s’infiltrer dans le sol et les cours d’eau. Bien que considéré comme non toxique le glycol a des effets négatifs pour le milieu aquatique puisque sa décomposition consomme de l’oxygène (sous forme de DBO5) au détriment des espèces vivantes du milieu.

Qu’est-ce qui arrive au fluide de dégivrage utilisé?

Chaque poste de dégivrage est incliné pour permettre au glycol utilisé de s’écouler directement vers des drains spéciaux qui sont reliés à un réservoir ou étang de stockage souterrains ou à l’air libre.

Le contenu de ces réservoirs est mesuré, analysé et la majeure partie du glycol est recyclé dans le but de réutiliser ces composés glycolés. Malgré cette réutilisation, une certaine quantité n’est pas récupérable et se retrouve dans les eaux usées du site ou dans les eaux pluviales. Ces eaux chargées en DBO5 doivent être traitées avant d’être rejetées dans le milieu naturel ou dans le réseau de traitement local ou de la ville concernée le cas échéant. Tel que mentionné ci-haut, ce rejet de Glycol est un produit biodégradable qui consomme par sa DBO5 de grandes quantités d’oxygène et provoque ainsi, si le bassin n’est pas suffisamment aéré, des mauvaises odeurs en raison de l’anoxie ou de l’anaérobie généré par la consommation excessive de l’air par les longues chaînes carbonées des composés glycolés. Les odeurs normalement produites par le procédé de biodégradation du glycol en condition anaérobiques sont composées en majeures parties de sulfure d’hydrogène (H2S) qui a pour caractéristique olfactive une odeur d’œuf pourris. Cette odeur désagréable peut provoquer des plaintes  des résidents à proximité. Vous pouvez lire notre article complet dédié aux H2S

Plusieurs solutions sont possibles pour réduire/éviter la production de H2S. Le but premier est de réduire la présence des bactéries anaérobiques de type sulfacto-réductrice qui sont les coupables de la production de ce H2S. Voici des méthodes pour réduire la production de H2S :

1. Réduire ce qui cause les mauvaises odeurs à la source. Dans le cas des composés de Glycol, un ajout d’aération supplémentaire dans les bassins où les résidus de glycol sont récupérés augmentera l’efficacité de la dégradation aérobique et limitera la formation des bactéries anaérobiques responsables de l’apparition du H2S et de son odeur caractéristique.

2. L’ajout de bactéries aérobique tel que le BACTERIUS® PRO-H2S et BACTERIUS® PRO-WW permet de provoquer une bioaugmentation et ainsi favoriser la croissance de bactéries aérobique ne produisant pas de H2S contrairement aux bactéries anaérobiques de type sulfato-réductrices responsable majoritairement de l’odeur désagréable, toxique et corrosive.

3. Pour une efficacité accrue pour contrer la croissance des bactéries anaérobiques et ainsi favoriser la domination des bactéries aérobiques, une application combinée des deux solutions que sont l’ajout d’aération pour conserver en permanence une concentration minimale d’oxygène dissous de 2 mg/l dans l’eau contaminée à traiter avec l’ajout de bactéries spécifiques et bénéfiques permettant une croissance des bactéries aérobiques donneront une efficacité maximale et une rapidité de dégradation accrue sans la présence de l’odeur désagréable et nuisible du sulfure d’hydrogène.

Exemples d’application de déglaçage aéroportuaire avec traitements des H2S générés par le traitement des effluents:

  • Un aéroport de l’ouest canadien, à l’automne 2019, nous a contacté en raison de mauvaises odeurs de H2S dans ses étangs de collecte de produits de déglaçage avant rejet dans le réseau de traitement des eaux municipales. De plus, les normes de DBO5 avant rejet n’étaient pas respectées.  Canadian Pond Products leur a proposé l’installation d’un système d’aération en premier lieu avec l’ajout de produits bactériens dans un deuxième temps pour régler les deux problématiques simultanément.  Le client est allé de l’avant avec le système d’aération, ce qui a réglé le problème en éliminant les odeurs nauséabondes en plus d’abaisser la DBO5 rejetée pour permettre d’atteindre la norme de la ville avant rejet dans le réseau municipal.
  • Un autre aéroport de l’ouest canadien, à l’automne 2020, nous a aussi contacté pour un problème similaire. À la suite de nos suggestions pour l’ajout d’aération et de produits bactériens, ils ont décidé de débuter par le traitement bactérien et de rajouter de l’aération dans un second temps si requis.  Le problème semble également avoir été réglé avec cette première étape et ne nécessiterait pas pour l’instant de procéder à l’ajout d’aération mais l’option demeure disponible en cas de besoin.

Le manque d’oxygène étant la base du développement des bactéries anaérobiques, l’aération par Bubble Tubing® est une solution très efficace et rapide pour stopper la production de H2S. Elle permet de favoriser la croissance de bactéries aérobiques présentes de façon naturelle dans le milieu à traiter ou de faire croître les bactéries spécifiques ajoutées lors d’un dosage par bio-augmentation.

Ces solutions d’aération et de bio-augmentation combinées ensemble permettent d’augmenter vos chances de succès ainsi que la rapidité! Notre produit Bubble Tubing® offre un des meilleurs taux de transfert d’oxygène observé sur le marché pour un traitement efficace du plan d’eau et ainsi diminuer le risque de présence de H2S.

Si cet article vous intéresse, n’hésitez pas à nous contacter pour discuter de votre projet.

À lire également

Aération Aeration Aeration Barrières de bulles Déglaçage Bubble Tubing®, plus que seulement un tuyau percé!